Dans cet article, je vous présente mon entrevue avec notre passionnée vedette du mois de décembre : Catherine, récemment diplômée en au baccalauréat en éducation préscolaire et en enseignement primaire. Ayant passé par la technique en éducation à l’enfance au préalable, Catherine nous raconte son parcours teinté d’une grande passion pour le monde du préscolaire. Voici ses réponses à mes questions.

1. Décris-moi ton parcours jusqu’à maintenant

Après le secondaire, je savais que je voulais devenir enseignante. J’ai fait une semaine en sciences humaines parce que c’était le chemin naturel pour y aller. Après une semaine, j’étais découragée parce que ce n’était pas concret. C’est ma sœur qui a trouvé qu’il y avait un cours appelé Techniques d’éducation à l’enfance, qui était pour être éducatrice, mais qui était portait sur l’intervention avec l’enfant. Je ne savais pas que c’était possible, car mon école secondaire nous orientait beaucoup vers l’université. Quand j’ai vu que je pouvais faire un DEC-BAC. ça a vraiment répondu à mon besoin.

Quand j’ai commencé ma technique, j’étais certaine que c’était juste une autre façon pour devenir enseignante. Par contre, quand j’ai fait mon stage comme éducatrice dans un groupe multiâge, je me suis rendu compte que c’était intéressant de voir ou chaque enfant était rendu et d’adapter les activités et les interventions en fonction de leurs besoins. J’ai terminé ma technique à Longueuil et j’ai ensuite déménagé au Saguenay.

J’ai fait mon BAC en enseignement à l’UQAC, tout en travaillant en CPE l’été et dans mes journées de congé. Ça m’a permis de garder le lien avec le préscolaire, c’était le meilleur emploi étudiant. À la fin de mes études, j’ai eu la chance de faire mon dernier stage au préscolaire. C’était mon stage de rêve.  Au préscolaire, tu accompagnes les élèves pas seulement au niveau cognitif, mais social aussi et tu vois tellement l’évolution. En plus, j’ai eu la chance d’avoir deux élèves dans ma classe que j’avais eu au CPE. C’était tellement beau à voir l’évolution de ces enfants-là, c’est la magie du préscolaire.

2. Qu’est-ce qui t’a attirée vers ce domaine au départ?

Je sais depuis des années que je voulais devenir enseignante. Quand j’étais en sixième année du primaire, on a fait du tutorat aux élèves de première année. C’est là que j’ai eu ma première expérience d’enseignement aux plus petits et mon intérêt n’a jamais changé. Les plus grands, ça ne m’a pas fait la même chose, ce n’était pas la même piqure que pour les plus jeunes. 

Quand j’étais plus jeune, j’aimais montrer des choses à mon frère et l’accompagner à apprendre à nager par exemple.  J’ai une image très précise en tête, on était dans la piscine chez ma grand-mère et je me souviens de la façon dont je lui montrais à aller toucher le fond de la piscine. On était sur les escaliers et je l’encourageais à y aller une marche à la fois. C’est ça être enseignante, tu pars d’où les enfants sont et tu y vas un petit défi à la fois parce que le fond de la piscine c’est trop gros d’un coup. 

3. Qu’est-ce que tu aimes le plus du métier d’éducatrice à l’enfance?

Comparé aux autres métiers de la relation d’aide, en tant qu’enseignante, tu fais plus de prévention que de correction. Tu pars d’où l’enfant est et tu lui apportes quelque chose. Même quand les élèves ont des problèmes, la meilleure façon de gérer ces difficultés-là, c’est de partir d’où ils sont et de trouver comment les aider. C’est ça que j’aime, c’est tellement dans le positif. Les élèves arrivent dans ta classe, tu les prends comme ils sont et tu les amènes ailleurs. C’est le métier le plus gratifiant. L’impact des enseignants, c’est important dans la vie de tellement d’enfants. On passe tellement d’heures avec eux, on apporte plein de petites briques à leur fondation.

4. Dans quel type de milieu envisages-tu de faire carrière et pourquoi?

Mon idéal serait de travailler en classe de maternelle, mais je n’ai pas de préférence entre 4 ans ou 5 ans. C’est sûr que les écoles avec des programmes particuliers, qui enseignent autrement, ça rend tes journées magiques, c’est stimulant. Par exemple, j’ai fait un stage à l’école Trilingue Vision au pavillon Au Millénaire. Les équipes de ces écoles sont tellement passionnées que tu n’as pas d’autre choix que d’embarquer et d’être aussi passionnée qu’eux. Travailler dans ce genre d’école serait mon idéal.

Toutefois, en étant épouse de militaire, on va devoir déménager souvent, donc je n’aurai pas nécessairement l’ancienneté qui va me permettre de choisir mon poste. Je vais voir ce qui s’offre et choisir parmi les opportunités. Dans les provinces anglophones, j’aurai un petit avantage puisque je parle français. Je suis capable d’enseigner en anglais, mais dans mes premières années d’enseignement, je préfèrerais commencer en français parce que l’intégration professionnelle c’est déjà un gros morceau. Éventuellement, je pourrais aussi enseigner en anglais. Je choisirai ce qui me convient le mieux à ce moment-là.

5. Quel conseil donnerais-tu à une personne qui fait son entrée dans la profession?

J’aimerais partager quelque chose que j’ai réalisé à la fin de mon dernier stage. J’avais ma dernière supervision qui s’en venait et je me suis rendu compte le matin même que je n’étais pas stressée en comparaison avec mes autres stages. Ce n’était pas parce que je savais que mes élèves allaient être parfaits, je savais très bien que ce n’était pas le cas. C’était parce que je savais que j’avais fait tout ce qu’il fallait. J’étais à la fin de mes études, je connaissais mes élèves et les interventions que je devais faire, j’avais planifié un plan A, B, C, D, mais rendue-là, je savais que je ne pourrais pas tout contrôler, et que j’allais m’adapter et réagir au meilleur de mes capacités. J’ai reconnu qu’il y a une partie qui ne m’appartient pas, car je ne peux pas contrôler tout ce que les élèves vont faire, ce qui va arriver dans la classe, etc.

Je pense qu’au début de notre formation, on fait une planification et on veut la suivre à la lettre. Quand les élèves se désorganisent et que ça ne va pas comme on veut, on pousse pour ramener le groupe, mais ce n’est pas ça être enseignante. Quand tu es assez à l’aise et que tu accumules de l’expérience, tu observes tes élèves, tu analyses la situation. Si tu n’as pas encore de plan B, tu improvises, tu te réajustes pour aller avec ce que tes élèves font, comment ils vont en ce moment. Même si tu essaies de pousser, il n’y a rien de bon qui va sortir de ça parce que tes élèves ne sont pas disposés ou disponibles à l’apprentissage. La clé c’est de lâcher prise, de s’adapter, d’accepter qu’on ne contrôle pas tout et que même si on planifie toutes les situations possibles, il y a quelque chose d’autre qui peut arriver! 

Merci Catherine pour cette entrevue inspirante!