Dans les dernières semaines, je vous ai présenté différents articles en lien avec la rentrée. Pour clore ce dossier thématique, je regroupe ici mes 5 essentiels pour une rentrée réussie au préscolaire.
1. Un horaire stable et réfléchi
– Nicole Malenfant
Évidemment, le but n’est pas de définir un horaire réglé à la minute près. Il est important de garder une flexibilité au cas où les choses prendraient plus de temps que prévu. Toutefois, comme vous aurez déjà prévu des activités ou des jeux simples pour combler les temps d’attente, vous ne serez pas déstabilisé.e par les imprévus. En bonus? Votre horaire type sera déjà prêt pour votre cartable de remplacement!
2. Un aménagement qui répond aux besoins des enfants
On veut également que le local soit stimulant, pour que les enfants s’engagent dans le jeu et les activités proposées, mais pas trop, ce qui nuirait à leur concentration. Pour évaluer l’ambiance générale de votre local, vous pouvez par exemple porter attention aux couleurs, aux textures, à la luminosité et à la décoration.
Enfin, l’aménagement des lieux doit soutenir l’autonomie des enfants et leur permettre de s’engager librement dans le jeu. Mettez-vous à la place des enfants pour évaluer votre aménagement de leur point de vue. Voient-ils facilement le matériel disponible? Ont-ils facilement accès au matériel dont ils ont besoin pour leurs jeux ou leurs routines? Ont-ils accès à du matériel dont l’utilisation est restreinte? Essayez mon truc de la planche à roulettes! Cela vous fera voir le local sous un autre angle.
3. Des attentes claires et constantes
Dans un article précédent, je vous ai expliqué 4 bonnes raisons de définir des limites pour les enfants. En fait, les limites sont essentielles au développement de l’enfant. C’est pourquoi je vous recommande de penser à votre stratégie de gestion des comportements avant le début de l’année.
(Parenthèse importante : je n’aime pas utiliser l’expression « gestion des comportements ». Cette expression met l’accent sur le comportement et oublie un élément très important derrière : l’enfant et ses besoins. On ne veut pas juste éliminer de « mauvais » comportements, mais aider l’enfant à acquérir les comportements souhaitables pour vivre en collectivité. Je préfère de loin l’expression anglophone « behavioral guidance », qui suggère de guider l’enfant dans ses choix comportementaux. Toutefois, faute d’équivalent francophone adéquat, je me replie ici sur l’expression couramment utilisée en français!)
Revenons à nos moutons, je vous recommandais de faire un plan pour définir clairement vos attentes! Pour ce faire, posez-vous les questions suivantes : Quels comportements sont acceptables ou non dans le groupe? Comment je vais rediriger l’enfant avec bienveillance pour qu’il apprenne le comportement souhaité? En définissant votre encadrement à l’avance, vous pourrez guider les enfants avec constance et cohérence dès le début de l’année. Avec votre soutien, l’enfant pourra faire son petit bout de chemin vers l’autodiscipline.
4. La relation avec l’enfant
– Rita F. Pierson (voir son TED Talk ici)
Une fois cette relation établie, vous pouvez tisser un réel partenariat avec les enfants et c’est là que la magie commence! Lorsqu’ils ont confiance en l’adulte et qu’ils se sentent appréciés et respectés pour ce qu’ils sont, les enfants acceptent plus facilement son soutien émotionnel et comportemental. La relation devient un puissant levier d’intervention pour aider l’enfant à développer son plein potentiel.
5. L’accueil des émotions de l’enfant
C’est pourquoi il est important de créer un espace sécuritaire où l’enfant peut exprimer ses émotions en toute confiance dès la rentrée. Quand ils sont envahis par la vague, les enfants ont avant tout besoin d’être écoutés, réconfortés, et de se sentir compris. Faites attention à ne pas utiliser l’une de ces trois phrases banales en apparence, mais qui minimisent ce qu’ils vivent. Devant les grandes émotions des enfants, compassion et bienveillance sont de mise! Une fois le tsunami apaisé, ils seront plus disposés à envisager les solutions par la suite.
Il se peut également que les enfants n’aient pas encore les mots pour exprimer leurs émotions adéquatement. Ou que la vague soit tellement grande qu’ils ne savent plus comment s’apaiser quand elle les envahit! En début d’année, prenez le temps de modéliser différentes stratégies d’expression et de régulation des émotions. Par exemple, vous pouvez utiliser des pictogrammes des émotions pour aider l’enfant à identifier comment il se sent. Vous pouvez aussi implanter un coin calme où les enfants peuvent se retirer quelques instants lorsqu’ils sentent la tension monter. Plus on modélise ces stratégies et on les soutient en début d’année, plus les enfants pourront les utiliser de façon autonome par la suite.
Conclusion
Ensuite, il s’agira de prendre le temps d’implanter tout cela. C’est vrai que la rentrée au préscolaire est un moment chargé. Toutefois, je suis convaincue que lorsque vos bases seront établies, le déroulement de votre année en sera facilité. Les enfants gagneront en autonomie, vous serez plus efficace dans vos tâches, mais surtout, vos interventions seront facilitées par le lien de confiance qui vous unit. Lorsque nos fondations sont solides, on peut construire ce qu’on veut par-dessus!
Référence :
Malenfant, N. (2021). Routines et transitions en services éducatifs : CPE, garderie, SGMS, maternelle 4 ans et 5 ans (4e éd.). Presses de l’Université Laval.